« L’engagement à la gardoise »

10 Août

Florian Fabre, le capitaine d'Uzès/Pont du Gard (© La Gaseta)

La saison passée, Uzès/Pont du Gard a évité de peu le scénario catastrophe. Après avoir mené la danse pendant longtemps en tête de sa poule de CFA2, les Gardois ont concédé la première place du classement lors de l’ultime journée de championnat. Pire, ils sont passés, en quelques secondes, du titre de champion au statut de cinquième meilleur deuxième. Il leur fallait être dans les quatre ! Puis, la DNCG est passée par là, empêchant certains clubs de monter, et offrant la possibilité à l’ESUPG d’accéder au CFA en tant que premier repêchable au niveau national… On fait le point avec Florian Fabre, le capitaine d’une équipe gardoise ayant débuté son championnat de CFA (poule Sud) samedi dernier à Colomiers (1-1).

Florian, après avoir manqué l’ascension d’un cheveu en 2008/09, vous êtes finalement passé par un trou de souris cette fois-ci. Soulagé ?

Aujourd’hui on est en CFA mais il manque quelque chose. Un titre. Il y a un goût d’inachevé de ne pas avoir pu terminer premier de notre poule de CFA2 la saison passée. Ca s’est joué à quelques secondes près lors de l’avant-dernière journée. On venait de battre Ajaccio et on est resté sur le terrain pour attendre le résultat de la réserve de Monaco. Si l’ASM avait fait match nul, on était champion. Ils ont marqué dans les arrêts de jeu… Et ils n’ont pas fait de faux-pas lors de l’ultime journée. Après, on est juste repêché en CFA, ce n’est même pas en tant que meilleur deuxième…

Quand avez-vous appris que vous évolueriez en CFA cette saison ?

On ne l’a su que début juillet. Avant ça, c’était un peu le flou. Le recrutement n’est pas le même que quand on connaît sa destinée dès l’issue du championnat. On a recruté le cul un peu entre deux chaises, petit à petit. Mais une fois qu’on était sûr de monter, le club savait déjà les joueurs qu’il voulait. Il n’y a eu que deux départs qu’on a compensés poste pour poste et des arrivées pour élargir l’effectif et apporter plus d’expérience. Car nous sommes une équipe jeune.

Peu de mouvements donc… Les offres ne devaient pourtant pas manquer pour certains après votre belle saison dernière ?

On forme une bande de collègues, on est 7 ou 8 à se voir régulièrement en dehors du foot. C’est quelque chose qu’on entend souvent mais c’est vraiment ce qu’il se passe ici. Personnellement, je n’ai pas eu de contact. Certains peuvent se servir des touches qu’ils ont ailleurs pour négocier leur fixe. C’est ce qu’il s’est passé avec Pablo Martinez, parti à Martigues qui avait de meilleurs arguments qu’Uzès.

« Le plus petit budget de France en CFA »

Il paraît que lundi soir, à l’entraînement, les nouveaux joueurs ont dû chanter leur chanson devant le reste de l’effectif. Est-ce qu’il y en a un qui devrait arrêter le foot pour faire la Star Ac ?

C’est nouveau cette année ! On voulait le faire lors du repas d’avant-match samedi dernier mais le coach a préféré le repousser en semaine en cas de bon résultat à Colomiers. Ce qui a été le cas (1-1, ndlr). Il a amené quelques chips et les nouveaux s’y sont collés. Mon frère et un autre joueur ont chanté Petit Papa Noël et Une souris verte. C’était vraiment limite (rires). Par contre, Yannick Bileck (buteur à Colomiers, ndlr), qui vient d’Agde, nous a fait ça propre avec Une dernière danse de Kyo. Il l’avait déjà fait à Sète à ce qu’il paraît, c’était du tout prêt !

En parlant du coach, il y a eu du changement dans ce domaine à l’intersaison…

Oui, Sam Cruz, qui était adjoint, est passé numéro 1. L’ancien coach est parti.

A-t-il la même philosophie de jeu ou doit-on s’attendre à du nouveau sur le terrain ?

Oui, c’est la même base, même si chacun a ses idées. Il y a certaines valeurs qui seront respectées encore cette année comme la solidarité et l’engagement.

Les équipes adverses n’aiment généralement pas trop faire le voyage dans le 30…

Justement on en parlait avec le coach. Il m’a dit que l’engagement à la gardoise, ça date de l’époque du Nîmes Olympique, quand le club évoluait au stade Jean-Bouin. Le public se faisait sentir et il y avait un gros engagement des joueurs sur le terrain, un peu comme en Corse. C’est resté et ça se voit chez les amateurs également encore aujourd’hui.

Parlons de votre premier match à Colomiers de la saison. Satisfait du nul ?

Durant les matchs amicaux disputés face à des équipes de CFA, on a vu qu’on avait le niveau. Mais là-bas on a souffert. On a mené 0-1 en première période mais si cela avait été 2-0 ou 3-0 pour eux, il n’y avait rien à dire. Je ne sais pas si c’est le trajet en voiture mais on n’est pas bien rentrés dans le match, on s’est bien faits bousculer. La seconde période, cela a été mieux et on n’est pas mécontents du résultat.

Promu rime généralement avec objectif maintien. Est-ce votre cas cette saison ?

Non seulement on est promu mais on est aussi le plus petit budget de France en CFA selon notre président. Donc, oui, objectif maintien.

Que connais-tu de votre poule de CFA ?

Il y a des équipes qui ont clairement affiché leur ambition de montée en National. Je pense à Martigues et Toulon qui ont le budget pour. Après, beaucoup de choses peuvent changer d’une année sur l’autre et je ne me hasarderais pas à dire qui va batailler en bas de tableau, par exemple.

Sur quoi avez-vous axé votre préparation à l’intersaison ? Les promus visent généralement une grosse entame de championnat pour essayer d’engranger de la confiance…

L’objectif était d’être prêt physiquement de suite effectivement. Après, on mise sur notre jeunesse qui peut nous permettre de faire la différence physiquement et d’enfoncer le clou durant les trente dernières minutes des rencontres. Dans tous les cas, le coach veut qu’on ait l’envie de jouer car on a les joueurs pour garder le ballon et le faire circuler.

Vous aviez justement la réputation de bien jouer au ballon la saison passée…

De l’intérieur, c’est ce que je ressentais. Plusieurs personnes extérieures au club nous l’ont confirmé et je pense que les gens qui venaient au stade étaient contents du spectacle proposé. On va tâcher que cela continue !

Un peu contradictoire avec la théorie de l’engagement à la gardoise…

(Rires)…

La fiche du match de samedi :

Colomiers – Uzes/Pont-du-Gard 1-1
Arbitre : M. Dzubanouski. Spectateurs : 300.
Buts : Benameur (46e) pour Colomiers ; Bileck (35e) pour Uzès. Avertissements : Benameur (80e), Sall (69e) pour Colomiers ; Boukhari (75e) pour Uzès.

Colomiers : Aït Ali – Bouchahda (Lacroix, 82e), Adéoti, Sow, Aïthad – Mazel, Donné, Garraud (Corominas, 70e), Benameur (Filippa, 82e)  – Maurel, Sall. Entr. : Fréderic Pons.
ES Uzès/Pont-Du- Gard : Duchesne – Garcia, Bonné, Allemany, Bileck – Elyazghi, Adeil (Fabre C., 46e), Fabre F., Robinot (Guider, 46e) – Boukhari, Ferreira (Grousset, 81e). Entr. : Samuel Cruz.

Uzès est 7e après la première journée, soit tout juste derrière les six formations à l’avoir emporté…

Le saviez-vous ?

L’Entente Sportive Uzès/Pont du Gard en est à sa sixième année d’existence. Le club gardois est le fruit de la fusion entre ceux de Remoulins Sport et Pont du Gard dans un premier temps, avant qu’Uzès ne vienne se greffer à cette Entente. Après deux années en DH, puis trois de CFA2, le club évolue cette saison pour la première fois de son histoire en CFA, le plus haut niveau amateur en France. Florian Fabre, le capitaine de l’équipe (23 ans), a grandi en même temps que le club puisqu’il a débuté le football tout petit à Remoulins Sport et n’a jamais changé d’équipe depuis.

WEB : le match vu du camp adverse sur http://uscolomiers.footeo.com/actualite/2010/08/07/match-nul-de-notre-equipe-fanion-pour-son1er-match-de-championn.html

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