Lattes : « C’est la crise »

Les mines ont l'air contrariées du côté de l'ASL. (archives © La Gaseta)

INTERVIEW DH – Trois matchs nuls, quatre défaites, zéro victoire. L’AS Lattes, davantage habituée aux premières places ces dernières années en DH, est… dernière. Pas épargnés par les pépins, les Sang et Or ont-ils la couenne et la qualité qu’il faut pour réagir ? Quelques éléments de réponses avec leur buteur, Kamel El Mahrouk, expulsé dimanche à Béziers…

Kamel, Lattes dernier de DH après sept journées, tu t’y attendais avant le début de saison ?

C’est dur. On est à 14 points du premier… Comparé à la saison dernière, c’est vrai qu’on avait perdu beaucoup de joueurs à l’intersaison et qu’on s’attendait à moins marcher, mais pas à ce point-là. C’est la crise car on est dernier.

Vous n’avez pas été épargné par les pépins et également un évènement tragique, il faut dire…

C’est vrai que Rémi Duchêne nous a quittés et que cela a été très dur pour le groupe. Ça te plombe le moral. Même si tu essaies de ne pas y penser, ça a forcément un impact sur notre début de saison. Mais on aurait aimé mieux faire sur le terrain, pour lui. Maintenant c’est Guilhem Benezech dans les buts et c’est comme ça, il faut essayer de passer à autre chose.  Même si on a beaucoup de blessés… Bataille au genou, Gilbert pareil, Artaud et El Kessili qui se sont fait les croisés du genou, Huc, qui commence à revenir, Belkaïd, aux abdos… Tout ça, ça fait beaucoup car tous sont des titulaires normalement.

Quel est le discours du coach ?

Avant le match de Béziers, il nous a demandé d’avoir une réaction d’hommes, mais ça fait plus d’un match qu’elle ne vient pas. Il pensait vraiment comme nous qu’on allait gagner là-bas. Mais déjà son discours a été perturbé durant la semaine d’entraînement car il n’y avait pas grand monde. Quand c’est comme ça tu ne peux pas vraiment avoir de discours.

Vous avez eu beaucoup de départs ou d’arrêts à l’intersaison, et non des moindres, les recrues sont-elles au niveau des joueurs que Lattes avait formé ces dernières saisons et qui, avec un recrutement judicieux, avaient fait la force de l’ASL ?

On ne peut pas dire qu’on a eu un recrutement aussi bon que les joueurs qui ne sont plus là. C’est difficile économiquement, quand tu vois qu’en PHA ça va au fixe… Je trouve qu’il y a beaucoup plus d’argent qu’avant dans le foot amateur. Certains de nos meilleurs joueurs, avec la belle saison qu’on avait faite, sont allés voir ailleurs pour ça. On a recruté assez tard et sans compenser en quantité. Le groupe est donc moins étoffé et de moins bonne qualité j’ai envie de dire. Les trois-quarts ne jouaient pas en DH la saison dernière. Cela fait quelques semaines qu’on se dit qu’il faut continuer à bosser et que ça viendra, mais il manque toujours du monde aux entraînements, déjà qu’on n’a pas d’effectif pour se le permettre, et qu’on ne se prépare pas correctement pour les matchs. Il y en a aussi qui pensent qu’avec le parcours qu’on a fait la saison passée, notamment en Coupe, il suffit de mettre le maillot de Lattes pour que ça aille. Au final, non…

Ton expulsion à Béziers dimanche, c’est un aveu d’impuissance ?

Oui, même si c’est plutôt de l’énervement car j’étais remplaçant, qu’on prend un but au bout de cinq minutes sur un tir contré et qu’en plus de ça on avait eu une occase juste avant. Je rentre à cinq minutes de la mi-temps, rien ne change en seconde période. Alors oui je me sens impuissant, mais surtout je m’énerve. Quand tu fais le tour, on est à notre place. Et on est tous dans le même bateau. On n’a pas joué que les plus mauvaises équipes, c’est vrai. On peut se dire que contre Narbonne ou Alès, on peut gagner. Mais au final on perd par naïveté. C’est comme ça quand il manque de l’expérience dans ton effectif.

Propos recueillis par La Gaseta